Un jour, mon coloc m’appelle en me disant qu’ils sont en train de réserver un
voyage en ferry pour aller à Riga, je saisis pas trop la date, je lui dit que
c’est OK pour moi, qu’il peut me prendre une place. Jeudi, au détour d’une
conversation, il me dit que oui, demain, on part dans un autre pays. Ah.
Le port de Stockholm, vu du ferry. Pour faire intelligent, je vais dire que
c'est le « Stockholm hamnen ».
Le concept, pour les gens étrangers au monde estudiantin nordique (n’ayez pas
honte, je l’étais il y a pas longtemps), c’est de partir en ferry dans un pays
pas trop loin (Lettonie, Estonie, Lituanie, Norvège, etc.), en faisant la fête
toute la nuit, et en « visitant » la ville susmentionnée le jour.
Donc première partie, le bateau. Déjà, la cabine est minuscule, et on était
quatre (mon coloc, et deux autres allemands, dont un faux, puisqu’il était
semi-mexicain), mais bon, finalement, on y a pas passé tant de temps que ça.
Quatre lits pliants, superposés, une micro-salle-de-bain, une télé (dont la
première chaine était une chaine porno, mais y’avais BBC World pour
compenser), et c’est tout, mais ça suffit. À bord, le classique duty-free,
essentiel, puisque l’activité de tout le monde à bord consiste en un habile
mélange de karaoké, choppe sur le dancefloor, et de
Woo girls. Inutile de dire, que
sans alcool, point de salut, on ne s’amusera pas. Toutefois, un échappatoire est
possible, il est possible de rencontrer des gens cools, et de discuter.
Après, ces considérations, prenons un moment pour classer les ressortissants
des pays étrangers, de manière absolument subjective et inhumaine, sur la
probabilité qu’une personne de ce pays soit effectivement intéressante pour
discuter pendant 5 minutes (par ordre croissant de durée de conversation):
Les russes sont les plus gros soulauds que je connaisse, et ils tiennent trop
bien l’alcool. Par conséquent, ils errent dans les couloirs, complètement sur
orbite. Il est impossible de leur parler. S’ils nous approchent, en général,
il faut fuir, c’est la solution la plus saine.
Les indiens sont complètement dingues, on dirait des enfants qu’on a
lachés dans un magasin de jouets. Aussi, t’es tout le temps leur pote.
Les espagnols sont des gros fêtards qui ne parlent pas super bien anglais,
donc là aussi, ça coince un tantinet. Ils se déplacent en groupe, crient tout le
temps, et ne sont jamais fatigués.
Les suédois sont tous clonés, il y a vraiment 3 modèle pour chaque sexe,
un pour chaque couleur de cheveux. Ça mériterait presque un billet sur le
phénomène tellement c’est bizarre. Bref, en général, ils ne parlent pas au
gens d’Erasmus, et on le leur rend bien.
Les américains du sud sont cools. On pourrait penser que c’est pareil que les
espagnols, mais en fait, non. Je suis pas capable de distinguer les étudiants
d’amérique du sud avec une plus fine granularité, donc je les met tous ici. Dans
l’ensemble, ça va, mais il y a un problème d’accent.
Les italiens, déjà, y’en a peu, et ils sont très clichés.
Les français sont, heu, français, râlent tout le temps, etc., mais ça va,
si on s’éloigne des spécimens qui parlent trop.
Les gens de Californie sont sympa, les autres américains aussi, sauf
ceux à tendances sudiste, qui sont assez vite lourds.
Les gens du Royaume-Unis sont cools dans l’ensemble.
Les allemands sont vraiment sympas. Il y a un gros biais, puisque je vis avec
un allemand, mais quand même.
J’ai rencontré un suisse vraiment cool, mais en moyenne, je peux pas dire
(quoique, d’après lui, en moyenne, les suisses sont fortement xénophobes).
Bon, après ce classement débile plein de mauvaise foi et de préjugés, on peut
commencer à parler de Riga. Le lecteur perspicace déduit immédiatement que
j’avais une gueule de bois de type Erasmus, et que donc, de toute façon, c’est
pas du tout objectif non plus. De toute façon, j’écris pas pour être objectif,
alors ça va.
Bon, Riga peut se résumer en quelque mots : maisons pourries, maisons pas
pourries, URSS et France.
Maisons pourries : il y a littéralement des rues entières de maisons
complètement délabrées, avec 80% des vitres cassés, une sorte de ville fantôme
dans la ville ;
Sur cette photo, un exemple typique de maison pourrie.
Maisons pas pourries : à l’opposé, on peut trouver pas mal de très jolies
maisons (par exemple dans le coin où il y a toutes les ambassades, mais aussi en
centre-ville), qu’elles soient rénovées ou directement construite en ayant la
classe ;
Cette maison se trouve à 100 mètres de celles de la précédente photo.
URSS : Clairement, on sent l’influence du bloc soviétique, au niveau
architectural, et dans le style urbain, ce qui n’est pas super étonnant non plus
(mais je vais pas vous refaire Wikipédia non plus);
France : Je sais pas pourquoi, mais je me suis fait la réflexion que ça
ressemblait pas mal à la France, je sais pas du tout pourquoi, mais c’est comme
ça.
Sinon pour finir, random facts au hasards à propos de Riga (et donc peut-être de la Lituanie, je
sais pas) :
On peut payer son parking par SMS ;
J’ai mangé le kebab le plus dégueu de toute ma vie ;
La monnaie à une valeur nominale supérieur à celle de l’euro (1LVL ≈ 1.40€) ;
L’age entre en tramway récent et vieux circulant sur la même ligne doit
dépasser les 50 ans ;
Pour un double expresso et un wrap au poulet/poivrons, on en a pour 2.70LVL,
donc 3€80. J’en ai déduit que le cout de la vie n’était pas super faible. Le
prix de l’alcool est sensiblement le même qu’en France, et un Kebab complet
avec boisson coûte 4€60, mais en étant dégueu (je le dis deux fois tellement
c’était dingue) ;
La ville est absolument minuscule. On a pu faire à peu près le tour de la partie
Est en 5h, en mangeant et en s’arrêtant prendre un café.
Donc en moyenne, le voyage était sympa, mais c’était pas la grande éclate non
plus.